petit traité d’éducation lubrique
Lydie Salvayre // Editions Points
« Nous nous appliquerons également à restituer la chose sexuelle, si tristement confinée au trivial, si bassement réduite à l’hygiénisme par quelques esprits épais, son obscure, sa sauvage, son incommensurable puissance » (p. 10)
Ecrit avec légèreté, humour et clarté, un traité tout à fait délicieux et fort instructif. A savourer librement*
ar
je serai ta cage et ta forêt
Il y a l’étrangère qui est la dernière à parler sa langue et écrit pour la parler encore, la dormeuse qui sommeille jour et nuit et que son fiancé ne sait plus comment réveiller, des siamoises de l’auriculaire qui ne peuvent se distinguer l’une de l’autre, ni le masculin du féminin, ni l’animal de l’humain, un enfant handicapé de l’imagination à qui sa mère doit faire des injections de songe, deux frères s’aventurant dans le brouillard qui envahit la tête de leur grand-père, un arbre amoureux d’une jeune fille et une jeune fille qui a un trou à la place du cœur, et d’autres histoires encore, bouleversantes et brèves comme les rêves.
« Je marchais sur un fil, en équilibre entre tous ces vides qui m’encerclaient. Seul ce fil sous mon pied pour me retenir, m’attacher encore un peu à ma réalité. Impossible de tomber, je crois que je n’avais plus de poids… tant les mots me portaient.
A qui saura délivrer les mots de ce que nous voudrions leur faire dire et juste se laisser guider par leurs musiques, leurs lueurs et les formes qu’il prennent.
Merci pour ces merveilleux textes et tout ce qu’ils insinuent ».
ar