déchaînée

Ô Mâle
Ta crainte de moi n’avait d’égale que ta violence
Tu m’as mise à genoux
De force
De haine

Alors, j’ai renié
Mon règne
Mes pouvoirs
Ma fierté

Du haut de ton insolence
Tu as craché sur ce que je suis
Tu as caché ce que tu aimais de moi
Tu t’es détourné de la vie

A trop t’éloigner de moi
Tu m’as perdue de vue
Et c’est dépareillés
Que nous arpentons le monde à présent

Je me suis levée contre toi
J’ai brandi le poing
J’ai hurlé ma survie

A contre cœur
Tu me cèdes tes droits
Tu me concèdes tes espaces de gloire

Femme de pouvoir
Femme de fer
Femme de haine
A présent
Je joue ton rôle mieux que toi

Femme de feu
Femme de scène
Femme de sang
A ta vue, à tes sens je t’impose
Mon intimité et mes secrets
Tel un drapeau, ma bannière

Privilège de victime
La révolte sera mon armure
Elle me protégeras de toi
Elle me dissimulera de moi

Mon titre de Créatrice de Vie
Mon rang de femme sacrée
Ma place de détentrice du Graal
Ne me suffisent plus

Je veux te parler comme toi tu l’as fait
Te rabaisser
T’humilier
Te faire baisser les yeux
Te châtrer

Et si jamais
Tu posais encore tes yeux sur moi
Si tu me rappelais que je suis femme
Si tu te faisais mâle
Si tu te laissais aller à être toi

Je te dénoncerai
Mieux que par le feu
Sur le bûcher de mes mots
Je t’anéantirai

Alors sur cette scène où tu éblouissais autrefois
Aujourd’hui
Tu n’as plus que les choix
De traîtrise
Ou de soumission

Déchaînés
Tranchés
Egarés

Nous sommes

ar // 11.17

 

A ces propos, en voici de politiquement plus corrects, quoi que…

« Je voudrais voir les femmes penser à une fraternité humaine (…) je n’aime pas tout ce qui sépare ou réduit les personnes à une certaines attitude »
Marguerite Yourcenar

 

10 réflexions sur “déchaînée

  1. Bon jour,
    Je me dis, alors, à quand cette société matriarcale dominante ? A quand l’homme esclave de la femme ? A quand la disparition de l’homme ? En fait, on se demande à quoi sert ? Un simple semeur (et encore). Bref, l’utilité de l’homme est engagé.
    Cependant, il serait temps d’aborder la contrée de l’Humain et d’arrêter de mettre dos à dos homme et femme, femme et homme, femme et femme, homme et homme.
    Max-Louis

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      1. A votre réponse, j’ai repensé à une pièce ancienne : « Les suppliantes » et puis j’ai recherché dans ma biblio et j’ai retrouvé ce que le chœur des Danaïdes dit au roi : « Dieu me garde d’être jamais soumise à l’autorité des mâles ».

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