Aux Drames etc.
Ils ont tenté un jour, par des moyens trop ou trop peu catholiques
– dans nos têtes en ébullition, vapeurs d’intuitions, fumées d’évidences –
d’effacer les rêveries malséantes, insoumises et dissidentes que nous étions
afin d’y imposer leurs pensées, les apprises, les admises
dont le ridicule et la bêtise blessaient notre honneur et notre fierté
sur nos corps en agitation fébrile et en excitation constante
– à chercher les plaisirs, à créer les désirs, à hurler dans la nuit –
ils ont posé leur morale et cousu un voile avec leurs craintes
croyant ainsi déguiser de paillettes et de mensonges
nos obsessions coupables de perversité, d’indécence et d’impudence
de ces inquisitions brutales et sanglantes
– il reste toi, moi et d’autres aussi –
faufilés entre les mailles de l’ouvrage
libres des Dieux et des Maîtres
navrés des vides de leurs évidences
amusés de la banalité de leurs acrobaties
et sourds à leurs roulements de tambours
– il y a toi, moi et d’autres encore –
débordants de passions et de penchants
à peine humains
les sens aiguisés et les crocs acérés
inondés par l’amour qui ne cesse d’éclater
aux lisières de tout ce qui nous commence et nous termine
aux croisements de ce qui nous sépare
jamais assouvis
jamais rassasiés
que ni les excès
ni les amours
ni les plaisirs
ne sauront tout à fait apaiser
et que personne
jamais
ne saura posséder
ar
« Le langage de la servitude volontaire s’emploie tous les jours à recouvrir ou à disqualifier l’autre langage, indocile, inconvenant : celui de la solitude qui s’avoue, du déchirement qui a cessé de se mentir. »
François Bott
Foto : Dimitri Suma
C’est toujours bon de ruer dans les brancards et rappeler les troupes pour marquer sa différence et son indifférence à leur morale et leur bien fondés qu’ils veulent nous imposer.
Bon Dimanche.
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