Vénus
Erotica
Anaïs Nin
Post-scriptum
A l’époque (dès 1940) où nous écrivions tous des histoires érotiques pour un dollar la page, je m’aperçus que, pendant des siècles, nous n’avions eu qu’un seul modèle pour ce genre littéraire – celui des hommes.
Déjà j’étais consciente que les conceptions masculines et féminines de l’expérience sexuelle étaient différentes. Je savais qu’un large fossé séparait crudité des propose d’Henry Miller de mes ambiguïtés – sa vision rabelaisienne et humoristique du sexe et mes descriptions poétiques des rapports sexuels dont je parlais dans les fragments non publiés du Journal. Comme je l’écris dans le troisième volume du Journal , j’avais l’impression que la boîte de Pandore contenait les mystères de la sensualité féminine si différente de celle de l’homme, et pour laquelle le langage masculin était inadéquat.
Les femmes, pensais-je, étaient plus aptes à mêler la sexualité à l’émotion, à l’amour ; elles préféraient un seul homme à la promiscuité. Cela me parut assez évident lorsque j’écrivais mes romans et mon Journal, et devint encore plus clair à l’occasion de mes contacts avec les étudiants. Mais malgré la différence fondamentale entre l’attitude de la femme et celle de l’homme sur ces questions, nous ne possédions pas encore de langage pour l’exprimer.
Dans les éroticas, j’ai écrit avant tout pour divertir, poussée par un client qui désirait que je « laisse de côté » la poésie. Je croyais que mon style était plus ou moins emprunté aux ouvrages écrits par des hommes sur ce sujet. Pour cette raison, j’ai longtemps cru que j’avais compromis ma véritable féminité dans ces textes. Et je les ai mis de côté. En les relisant, bien des années plus tard, je m’aperçois que ma propre voix n’a pas été complètement étouffée.
Dans de nombreux passages, de façon intuitive, j’ai utilisé le langage d’une femme, décrivant les rapports sexuels comme les vit une femme. J’ai finalement décidé de publier ces textes érotiques, parce qu’ils représentent les efforts premiers d’une femme pour parler d’un domaine qui avait été jusqu’alors réservé aux hommes.
Si la version non expurgée de mon Journal est publiée ce jour, ce point de vue féminin sera exprimée encore plus clairement. Cela montrera que les femmes n’ont jamais séparé l’acte sexuel du sentiment et de l’amour de l’homme tout entier.
Anaïs Nin
Los Angeles, 1976
Ce que nous considérons comme vrai est – à nos yeux – la vérité.
Quand elle s’exprime avec les pensées, elle est mentale et lorsqu’elle s’exprime avec les sens, elle est spirituelle.
La vérité est donc tout à fait dépendante du contexte dans lequel elle prend forme et de la personne qui l’exprime.
Néanmoins, étrangement, d’une manière où d’une autre, elle semble suivre un point de fuite qui, irrémédiablement, nous conduit au même endroit.
Un tout petit point au loin
là où tout se rejoint.
ar
Bonjour, ar,
Je n’ai jamais lu Anaïs Nin et suis mal placé pour savoir ce qu’est véritablement la vision féminine du sexe et de l’érotisme, mais j’espère qu’elle est différente de la vision masculine, qui me paraît un peu masturbatoire.
J’espère beaucoup en les femmes.
Bonne journée.
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Voilà qui reste alors à faire, lire Anaïs Nin. Bonne journée. ar
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Oh ! C’est gentil, ar. Mais il y a tant de choses que j’ai à faire ! Qui me restent à faire. Mais c’en est une, sans conteste.
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